L’été
Préambule:
J’aime tant le bel été que septembre vient chasser,
Il n’hésite pas à nous conter fleurette,
Mais derrière sa beauté sont des incommodités
Qui rendent mon existence imparfaite.
1. La pervenche a incurvé ses pétales gris-bleuté
Au coin d’une plate-bande endormie.
Un ver de terre capturé par un merle attentionné
Crée chez ses petits de la zizanie.
Je voudrais me reposer dans un endroit aéré
Mais je trouve la moiteur horrifique.
Je souhaiterais méditer dans mon jardin écarté
Mais les oiseaux font un bruit frénétique.
2. Quelques gentils canardeaux joyeusement jouent dans l’eau
Cancanant comme de vieilles commères;
Un écureuil audacieux traverse un chemin poudreux
S’estompant dans l’aveuglante lumière.
J’aimerais me promener sous le beau ciel azuré
Mais le soleil est devenu despotique;
Je voudrais bien travailler à des travaux délaissés
Mais je succombe à la touffeur hypnotique.
3. Le vent susurre apaisé, un ru glougloute obstiné,
Le soleil se glisse sous les ramilles
Nous révélant la beauté d’un sous-bois très animé
Sur un plancher de mousse et de brindilles.
Je voudrais m’y allonger et aux rêves m’abandonner
Mais des fourmis me défient hystériques;
Les yeux je voudrais fermer et mes membres relaxer
Mais je dois chasser les moustiques qui me piquent.
4. Mon bel été coloré, parfumé, ensoleillé,
Tu enfantes des aurores vaporeuses;
Des crépuscules embrasés, des midis auréolés
Et des soirées aux senteurs capiteuses.
La colline je veux monter pour la vue apprécier
Mais les allergies me rendent flegmatique
Sur la plage je veux aller et au soleil me dorer
Mais la foule me bouscule hystérique.
Fin
J’ai pour toi, mon bel été, des sentiments partagés
Un ensemble d’amour et de critiques,
Mais quand j’ai tout bien compté, je me dois de déclarer
Que tu restes une saison fantastique. (Bis)
Copyright: (c) Marcel Guisset, 2003, 2012, Moncton, Canada. Repris dans "Carnet de souhaits 2015, ISBN 978-0-9917514-2-3.